Voilà après mon 1er témoignage d’accouchement physio en maternité, le debut octobre 2017 pour la naissance de ma fille M., je souhaite vous partager la naissance de mon fils G. le fin novembre 2020 en plateau technique !
Notre princesse a bien grandi, elle a 2 ans 1/2. Notre projet de bébé 2 vient de se réaliser !
Nous sommes au milieu du mois de mars 2020, c’est le début du 1er confinement !
Comme pour M., je le sens cette fois-ci bébé s’est installé ! Je fais un test qui se révèle positif ! Je sacrifie donc un t-shirt à M. pour écrire au feutre « maman ne peut pas encore me le dire, mais papa peut le lire… Je vais être une grande sœur »
Quand J. rentre du travail, M. lui montre donc son « nouveau t-shirt » et l’émotion nous envahi.
Dès lors, et vu la merveilleuse naissance de M., il nous paraissait évident que cette nouvelle naissance serait physiologique.
Mais, nous avons changé de région et vers chez nous aucune maternité ne dispose de salle nature. Je dit donc à J. que je refuse d’accoucher à « l’hôpital classique ». Soit je trouve une salle nature, un plateau technique, une sage femme à domicile, soit cela sera un accouchement non assisté.
Au début J. est d’accord sur tout, sauf pour l’accouchement non assisté (ANA), mais cette idée fera lentement son chemin, en fin de grossesse il est d’accord pour un Ana si notre sage femme n’est pas disponible lorsque bébé sera décidé.
Le temps passe et je ne trouve rien de ce que je cherche pour cette naissance. Mais un jour sur une page de réseaux sociaux une personne me parle d’un sage-femme près de chez moi qui propose un accompagnement global pour des accouchements en plateau technique !
Enfin !
Je décide donc de contacter ce sage femme. La première rencontre se fait donc en visio et le contact est plutôt facile. C’est donc décidé, nous allons accoucher avec l’accompagnement de ce sage-femme qui va cette fois nous soutenir à 200% dans ce projet de naissance.
Malgré un diabète gestationnel (régulé par régime) et l’estimation d’un gros bébé, il nous soutient auprès du service hospitalier où se trouve le plateau technique et qui a le pouvoir de refuser les projets physiologiques en fonction des contextes.
Cette fois j’ai donc deux sources de soutien infaillibles, J. et notre sage femme. Evidement, les personnes extérieures se moquent encore de nous.
L’échographe m’a littéralement ignoré et parle uniquement à J. pour lui dire « bah écoutez un gros bébé, c’est pas la même chose, elle changera d’avis ! »
Des amis nous on dit « on n’est pas dans la petite maison dans la prairie ! Ça sert à quoi de souffrir alors que on peut l’éviter ! » ce à quoi j ai répondu que mon 1er accouchement avait été pour nous un moment magique et que les suites de couche avait été bien plus simples que celles de mes amies qui ont eu un accouchement non physiologique et à qui on a imposé des épisiotomies par exemple.
Mais notre discours n’est toujours pas crédible à leurs yeux. Ce n’est pas grave nous savons ce que nous faisons, que c’est possible et que nous y arriverons !
La grossesse se passe donc plutôt bien ! Tout le monde (parents, amis, médecin traitant,…) me dit que j’accoucherais avant terme car je bouge trop et que bébé est prédit « gros ».
Je finis donc par me dire aussi que ce bébé va peut être arriver plus tôt, après tout M. est arrivée à 39 SA, mais un tout petit quelque chose au fond de moi n’en est pas si sûr !
Et en effet, nous voilà, samedi 28 novembre, 39 Sa + 6 jours et bébé est toujours au chaud !
Nous avons rendez-vous avec notre super sage-femme. M. est chez son parrain pour le week-end, ce qui est plutôt rare, nous ne la laissons quasiment jamais.
Je commence à être très fatiguée. Le col est ouvert à 1 doigt et tout parait calme. Le Sage-femme me propose un peu d’aide en décollant les membranes.
Plusieurs personne m’ont dit que cet acte est douloureux et pas sûr à 100%.
Mais je suis déjà fatiguée et je veux que mes dernières forces servent à cette naissance. J’accepte donc le décollement.
Je tends la main à J., le sage-femme me demande si j ai peur ou s’il me fait mal, mais finalement je n’ai pas eu mal, ça été surtout de l’appréhension ! Cet acte a été pour moi un peu inconfortable, mais pas douloureux.
Le sage femme, nous dit donc que en général les naissances ont lieu dans les 24h après cet acte. Mais qu’il faut marcher, s’activer.
Il nous dit à plus tard dans le week-end !
Nous allons donc chercher les cadeaux de Noël, nous faisons un tour en voiture, on passe même sur une route pavée ! Puis, nous allons promener nos chiens en forêt ! Nous avons même essayé les câlins ! Mais les contractions sont rares et de très faible intensité ! Notre bébé ne sera pas là aujourd’hui ! On profite de nos derniers moments avant cette belle rencontre.
A 2h30 du matin, dimanche 29 novembre, je me réveille ! Des petites contractions deviennent gênantes mais je me rendors. 4h30 pareil, nouveau réveil, je fais un peu de ballon, mais je suis fatiguée, je me couche et me rendors de nouveau ! À 7h, nouveau réveil ! Je décide de ne pas me recoucher !
Je fais du ballon, puis je range et nettoie un peu la maison.
Vers 9h je réveille J. Je lui dit que les contractions sont là et environ toutes les 5 minutes, j’envoie aussi un message à notre sage femme pour le prévenir !
A 10h nous allons de nouveau marcher 1h30 en forêt ! Aujourd’hui c’est moins facile, on doit ralentir voir s’arrêter plusieurs fois !
On rentre et on grignote un peu ! Je sais que bébé va arriver aujourd’hui, je donne donc un sac à Julien avec des petits cadeaux et une lettre !
Je renvoie un SMS à notre sage femme pour le tenir informé.
Le travail continue favorablement. A 13h, notre sage femme nous appelle pour savoir si ça va. C’est moi qui répond et il me dit que j’ai l’air d’aller plutôt bien et de continuer ainsi à bien gérer mes contractions.
A 14h je veux prendre un bain. Cela me fait du bien. En sortant du bain, je dit à J. que je ne suis pas sûre que le travail avance beaucoup car les contractions sont toujours toutes les 5 min et encore largement supportables. On a vraiment envie de savoir donc J. vérifie lui-même mon col. Il pense qu’il est bien ouvert à 4 ou 5 cm. J’essaye de dormir mais cela n’est plus possible finalement les contractions sont trop gênantes.
J’ai lu plusieurs fois que d’être sur les toilettes était une position confortable. J’essaye donc, mais je ne suis pas à l’aise du tout. Je fais donc un peu de ballon, J. vérifie une nouvelle fois mon col, il pense que cella a bien progressé au moins 6 cm.
A 16h15, j’envoie un nouveau SMS à notre sage femme pour l’ informer que le travail s intensifie et que j ai du mal à trouver une position confortable. Il me conseille de vivre le moment et de lâcher prise.
Le temps devient abstrait, je suis bien seulement allongée ou à genou par terre avec le haut du corps allongé sur le canapé. J. m’a installé une grosse couette et des coussins au sol, et un petit chauffage soufflant prés de moi, il met de la musique. Je commence à avoir de plus en plus mal. J. me propose de nouveau un bain, j’accepte. Il doit être environ 18h/18h30.
Le bain est agréable, mais les contractions sont toujours là et s’intensifient. Dans le bain, j’ai faim et je demande à J. de me faire des pâtes !
M. qui est toujours chez son parrain doit sentir l’arrivée de son frère, elle pleure et son parrain appelle J. en visio, M. veut absolument me voir, j’ essaye donc de la rassurer entre deux contractions. Je lui rappelle le livre qu’elle aime que je lui lis en ce moment « ma mère c’est la plus forte ». Je lui dit que maman est sur les vagues et que petit frère va bientôt arriver ! Puis je demande à J. de sortir, la voir pleurer ne m’aide pas du tout, je ne veux pas non plus l’inquiéter. Elle l’aurait mieux vécu si elle avait été avec nous.
Une fois les pâtes prêtes J. m’aide à sortir il est 19h passé ! Je reste nue, je suis mieux ainsi, je me réinstalle à genoux sur le sol le buste sur le canapé. J’essaye de manger mais les contractions sont très rapprochée et je mange seulement quelques cuillères et abandonne.
J. a allumé des bougies, me masse le dos, me soutien. Je lui demande de vérifier mon col encore une fois sauf que je ne peux pas changer de position et il n’y parvient pas quand je suis à genoux. Ce n’est pas grave on sait que cela avance. 19h45 j envoie un SMS à notre sage-femme pour lui dire que ça deviens compliqué pour moi.
Quelque minutes après, on décide de l’appeler pour lui dire de venir.
20h20, il est à la maison, il a été très rapide. Il me propose de vérifier mon col entre 2 contractions. OK la poche des eaux bombe bien, on peut partir au plateau technique
Je lui demande comment je vais faire dans la voiture car la position assise est très inconfortable pour moi ! Il me dit que je vais gérer ! Il nous dit qu’il part avant nous pour préparer la salle.
J. prend nos sacs, m’ aide à enfiler des vêtements et nous partons. Le plateau technique est à 15/20 min de la maison. Finalement, nous y serons plus rapidement.
20h50, notre sage femme nous accueille à l’entrée des urgences et nous accompagne sur le plateau technique, je doit m’arrêter à chaque contraction ! La salle à l’air confortable, la lumière est tamisée et le chauffage est en route.
Arrivés dans la salle, J. m’aide à me déshabiller et notre sage femme me demande si je veux prendre un nouveau bain, j’accepte volontiers.
Puis il me dit que le protocole demande une prise de sang et la pose d’un cathéter bouché mais je refuse. Il me sourit et repose le matériel à sa place. J. m’aide à entrer dans le bain. Il est à l’extérieur de la baignoire mais reste prés de moi. Je me suspends à son cou. Les contractions sont quasi incessantes. Notre sage-femme prépare tout, et fais des aller-retours tranquillement.
D’un coup je lâche J. et m’allonge à moitié dans l’eau je sens que cela pousse, je pousse de façon irrépressible, je sens et j’entends la poche des eaux se rompre et J. me dit « ça y est chérie tu as percé les eaux ! ». Il me dira plus tard qu’il a vu dans l’eau du bain comme un nuage quand la poche c’est rompue.
Quelques secondes après je dis à J.: « il y a la tête ! « . Je mets ma main et sens les cheveux de notre bébé ! J. met sa main à son tour et appelle notre sage femme.
Je pousse sur une contraction je sens la tête, mais elle n’a pas l’air d’avancer.
J. et notre sage femme m’encouragent, ils me disent « aller il est presque là ! » mais je ne sais pas pourquoi je ne veux plus pousser pendant 1 ou 2 contractions… Je n’ai plus de force… J ai trop mal… Puis d’un coup je pousse de nouveau ! Et ça y est bébé est là, je ne sais pas combien de temps se passe, quelques secondes je pense, et je tends les mains pour récupérer notre bébé. Ça y est, il est là !
Je le sers contre moi dans le bain ! On y reste quelques minutes, puis J. nous aide à sortir pour aller sur le lit. Nous avons décidé de ne pas couper le cordon avant la sortie du placenta.
Nous restons un long moment à se faire des câlins sur le lit, peut être 1h. Puis, j’ai envie de bouger un peu et j’ai de nouveau des contractions. Notre sage femme vient vérifier et m’aider. Le placenta finit par sortir sans difficulté. Puis notre sage-femme m’examine, je lui demande si j’ai des lésions car le passage de la tête avait été très douloureux. Mais non je n ‘ai rien, même pas d’éraillures !
Nous faisons quelques photos de G. et son placenta encore connecté l’un à l’autre et J coupe le cordon.
Nous avons choisi de mettre un lien en coton à la place du clampage habituel.
Bébé a tété. Nous allons le peser et l’examiner, il va très bien et pèse 4kg100 !
Nous devons vérifier son taux de sucre à cause de mon diabète gestationnel. G. a une petite hypoglycémie, nous lui donnons donc du lait « pré » à la seringue à fin de remonter sa glycémie et de pouvoir rentrer. J’ai envie d’une douche, je laisse donc papa et bébé profiter d’un moment de peau à peau ! Sous la douche chaude je me remets un peu de toutes ces magnifiques émotions !
1h après la prise du lait « pré », on contrôle de nouveau la glycémie de G., il est bien remonté, nous allons donc pouvoir rentrer à la maison, il est 00h00.
Nous préparons donc notre bébé, notre sage femme lui fait les empreintes de notre placenta.
A 00h30 nous quittons donc le plateau tous les 3 ! On rentre à la maison !
Notre sage femme viendra nous rendre visite à la maison durant les prochains jours pour nous surveiller.
Cette naissance a été pour moi magique ! 22 jours après, je vous raconte ce moment avec tellement d’émotions, je revivrais ce moment à l’infini.
Je suis heureuse et fière de nous pour les naissances de nos deux amours ! Je suis fière de toi mon amour pour le soutien et la force que tu m’as donné durant ces moments aussi difficiles que magiques ! Je pense que nous avons pu leur offrir de belles naissances respectées et pleine d’amour ! J’espère pouvoir leur raconter et leur transmettre tout le bonheur que leur naissance nous a procuré et leur raconter les belles rencontres que nous avons faites !
Elodie.