[Témoignage] : l’accouchement physiologique de Camille à la maternité

Je souhaite partager mon accouchement physio. Ça m’a beaucoup aidé de lire des témoignages d’accouchements naturels lors de ma préparation, je souhaite donc à mon tour aider d’autres femmes.

J’ai accouché de ma fille en mars 2021.
Je voulais, pour mon deuxième enfant, un accouchement totalement différent du premier: mon fils est né en clinique en 2018 par déclenchement (car rupture des membranes), 5 heures d’attente avant les premières contractions, 5 heures de pré-travail intense puis pose de la péridurale à 19h, naissance à 22h avec l’aide d’une ventouse. 45 minutes d’attente pour pousser, 25 minutes de poussée, épisiotomie douloureuse et équipe médicale apathique…

J’ai eu un léger traumatisme suite à mon premier accouchement et pendant ma seconde grossesse, ma gyneco m’a conseillé d’aller en parler à un psychologue pour éviter un blocage le jour de l’accouchement.
Au 1er rdv avec ma sage femme, elle demande quel est mon accouchement idéal, je lui réponds « sans péri, à la maison, avec ma gyneco et ma sage femme ». Je lui ai répondu sincèrement en étant loin de me croire capable d’accoucher sans péridurale… Ma sage femme, elle, y croyait et elle m’a motivée !

Après mûres réflexions, avec mon conjoint, nous avons choisi la clinique, ça nous rassurait en cas de problème. Mais pourquoi ne pas accoucher sans péridurale, nos grands mères l’ont fait, non ? 

J’ai donc fait une préparation à la naissance pour un accouchement physiologique par des lectures personnelles (livres Méthode De Gasquet et Sumerly) et lectures de témoignages via les réseaux ; j’ai suivi des séances de kinésithérapie avec une kiné géniale spécialisée en péri et post natal; j’ai suivi 3 séances avec le psy pour aller au delà du traumatisme et pour me préparer à accoucher dans la même clinique ; et j’ai effectué les séances de préparation à la naissance avec ma sage femme libérale (j’ai dû changer de SF en cours de grossesse car la mienne changeait d’activité mais sa remplaçante a pris le relais pour m’encourager dans ma démarche).
Je n’ai pas voulu parler à mon entourage de ma préparation pour un accouchement physio, par peur d’avoir des remarques négatives qui auraient pu me décourager. J’ai donc fait ma prepa pour cette naissance naturelle seule, je partageais mes souhaits pour l’accouchement à mon conjoint, qui me soutenait. J’ai eu des hauts et des bas, parfois déterminée à aller jusqu’au bout, parfois dans le doute, à me souvenir de la douleur atroce des contractions et finir par me dire que je n’y arriverai pas.

Finalement, le grand jour arrive, 40 semaines et 3 jours de grossesses. J’ai des contractions depuis quelques jours mais rien ne m’alerte. Ce jour là, les contractions me réveillent dans la nuit, au petit matin. Dans la matinée je télécharge une appli pour calculer mes contractions. Elles sont non douloureuses mais très fréquentes à mon goût. Effectivement, j’en ai 4 par heures. Je passe la journée, rdv kiné qui me donne ses derniers précieux conseils. Impossible de faire la sieste avec les contractions. En fin de journée, mon conjoint commence à s’inquiéter de toutes ses contractions, prépare le sac de mon fils en attendant mon go pour appeler ses parents pour le faire garder. Vers 18h30, je sens des contractions plus intenses, je prends une douche en même temps que mon fils. Les contractions s’accélèrent mais sont gérables avec les exercices de respiration. A 20h, notre fils est parti, j’appelle la maternité, la SF me propose de prendre un spasfon et un doliprane, de prendre un bain et d’attendre 30 minutes pour voir si ça passe… Je sais que ça ne passera pas… Je prend quand même doliprane et spasfon et je prépare nos affaires. A 20h30, on part à la mater, arrivés 20h35 (oui on est à côté). Mon conjoint doit rester à l’extérieur du bloc, avant d’avoir les résultats des tests PCR et Antigenique…
La SF, Manon, m’installe dans la salle d’auscultation, je suis à 4… C’est donc pour ce soir (oui je réalise à ce moment là). Elle m’installe allongée pour 30 minutes de monitoring (pas top pour les contractions mais gérables encore). Elle me demande mon dossier et me propose la péridurale… Je lui dis que je ne sais pas, elle me propose d’y réfléchir mais m’encourage à ne pas céder tant que je gère mes contractions. Me voilà seule dans cette salle d’auscultation froide… Je doute évidemment, allongée sur ce lit.
Manon revient, j’imagine au bout de 20 ou 30 minutes pour m’installer en salle d’accouchement. Elle me dit qu’il manque les analyses pour la péridurale si je la veux ? J’hésite encore. Je lui demande un délais de réflexion supplémentaire. Je doute encore, fatiguée de ma nuit précédente sans avoir pu récupérer sur la journée. J’ai peur d’avoir mal, de ne pas pouvoir y arriver. Mon conjoint n’est toujours pas là… En salle d’accouchement, j’ai moi aussi droit au test PCR… Je crois que je préfère la sensation des contractions plutôt que de ce coton tige dans le nez !
Manon m’ausculte de nouveau, je suis à 8 !!! Je demande à aller dans le bain mais Manon m’explique que nous n’avons plus le temps.
Elle va enfin chercher mon conjoint, 21h20! Il arrive pas du tout stressé et tout content. Manon nous propose la péridurale une dernière fois, mon conjoint sourit en me voyant douter, et me remotive en disant que je n’en ai pas besoin, je suis préparée. Il a raison. En plus à 8, ç’aurait été ridicule.
Elle nous dit qu’elle va appeler ma gyneco de garde (1 chance sur 6 que ça tombe sur ma gyneco !!!)
Je panique un peu, ça y est, j’y suis et je vais accoucher naturellement. Beaucoup d’émotions se bousculent en même temps. Beaucoup d’énergies à canaliser aussi.
Mon conjoint me lève du lit d’accouchement et me met en position pour mieux gérer les contractions. Ça s’intensifie mais je n’ai pas encore atteint le niveau de douleur de l’accouchement de mon fils, je peux donc continuer. On essaie le ballon mais ça me fait horriblement mal, je me remet debout. Manon revient, je lui demande de m’ausculter parce que j’ai envie de pousser.
En effet, je suis à 9, elle me dit que la poche des eaux est gonflée, c’est la raison pour laquelle j’ai mal quand je m’assoie sur le ballon. Elle me propose de la rompre mais je refuse, je veux que ça soit naturel.
Manon et l’auxiliaire s’activent autour de nous pour préparer la dernière phase…
Une nouvelle fois debout, je ressens l’envie de pousser, mais je sens surtout ma fille descendre, ce qui fait exploser la poche des eaux. Inutile de m’ausculter à nouveau, je sais que je suis à 10 et que c’est maintenant, j’ai du mal à gérer mes émotions j’ai l’impression de ne plus rien contrôler et pourtant je gère toujours mes contractions !
Je ne sais pas quelle positions adopter. Je demande à mon conjoint de m’aider à m’asseoir sur le lit d’accouchement. Debout, l’envie de pousser est trop forte et je ne trouve pas ma position. Je m’installe donc sur le lit, en position semi assise, de sorte à avoir accès à mes cuisses pour pouvoir pousser dessus avec mes mains.
Ma gyneco arrive et s’installe. C’est le moment de pousser, je suis épuisée, j’ai peur, je sais que ça va être intense mais dans quelques minutes, ma fille sera là. Mon conjoint m’accompagne et m’encourage.
Les deux premières poussées sont chaotiques, je me sens stressée. Le lâcher prise est la clé pour que le psychologique suive le physique et non l’inverse ! Les contractions aident le bébé à descendre, sans réfléchir, le corps est comme programmé, on sait instinctivement quand il faut pousser et comment. Les deux dernières poussées sont les plus intenses et les plus efficaces.
Ma fille est arrivée en 4 poussées. J’ai eu des petites déchirures et quelques points (partie que je juge la plus désagréable de mon accouchement…) ma fille est née à 22h…
* Detail covid: j’ai accouché avec le masque sur le nez… Je pensais que c’était inhumain mais finalement le masque m’a aidé à bloquer ma respiration lors des poussées…!

Je partage mon accouchement parce que les témoignages des autres mères m’ont aidée à me préparer à cet accouchement là. J’avais besoin de repères, d’exemples, je suis assez perdue dans l’inconnu et pourtant c’est bien le lâcher prise qui l’emporte pour un accouchement physio.
On est toutes différentes mais je conseille à toutes celles qui hésitent un tant soit peu à essayer d’accoucher naturellement. C’est souvent notre tête qui empêche de faire ce pourquoi notre corps est fait.
Je comprends le recours à la péridurale, c’est plus facile, ça fait moins peur peut être parfois moins mal mais cela enlève toutes les sensations, et ce n’est pas beaucoup plus agréable !
Avec l’expérience d’un accouchement avec péri et un autre sans:
– J’ai plus souffert autant psychologiquement que physiquement sur mon accouchement médicalisé
– Le GROS avantage (outre le fait de vivre une expérience totalement unique) est la récupération ! Pas de fatigue supplémentaire due à l’analgésie, je n’ai pas du tout été déprimée sur les premières semaines comme pour mon fils, la production de colostrum et la montée de lait s’est faite plus rapidement, ma fille n’a pas été trop fatiguée.

Lancez vous, toutes les femmes en sont capables, vous êtes uniques mais pas différentes de celles qui y arrivent, faites vous confiance, c’est la clé.

Camille

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