C’était le jeudi 18 octobre… nous t’attendions avec impatience. le gynécologue m’avait annoncée ta naissance pour le 13 octobre, mais tu n’étais pas encore prêt à nous montrer ta frimousse.
La maison était en travaux, on te préparait une grande salle de bain et une belle chambre. Ce jour là ton papy m’a promis que je pourrais prendre un bain dans la nouvelle salle de bain ! J’ai passé la journée à nettoyer cette salle de bain toute neuve, carrelage par carrelage, et j’ai commencé à avoir le ventre qui tire.
A 17 h ça y est la salle de bain est prête. Ton papa m’aide à y installer le nécessaire. On range les derniers outils qui traînent et on prépare le souper. J’ai mal au ventre. Je crois que ce sont des contractions mais je ne suis pas sûre. Après tout cela fait deux semaines que j’en aies, mais que je ne les sens pas.
Le journal commence à la télévision. Je me mets sur le ballon et bouge mon bassin. J’ai de plus en plus mal au ventre et ton papa me fait remarquer que les douleurs sont régulières. On commence à chronométrer ces fameuses contractions. Elles sont toutes les 8 minutes.
Je demande à ton papa de monter avec moi prendre un bain, il accepte mais n’ose pas venir dans le bain avec moi « au cas où ». Je me détends dans le bain, mais les contractions continuent bien régulières. Je profite de ce moment, on discute avec ton papa, on rigole. On ne le sait pas encore, mais ce sont nos dernières heures en amoureux.
Apres le bain, les contractions s’intensifient et ont lieu toutes les 6 minutes. Je décide d’aller me reposer croyant à un faux travail. Je n’arrive pas rester dans mon lit, j’ai besoin de bouger. Je prends le ballon dans notre chambre et je laisse mon corps me guider. Je m’étire, fais des 8 avec mon bassin, demande à ton papa de me masser les épaules et le dos. Je commence à avoir vraiment mal. Ton papa veut partir à l’hôpital, mais je ne suis pas encore prête, ce n est pas encore le moment de partir. Ton papa essaie de se reposer pendant que je le promène dans toute la maison. J’identifie bien les contractions maintenant. À chacune je m’accroche quelque part et m’étire le plus possible, j’essaie de te guider avec mes mains et ma voix vers la sortie.
Il est bientôt minuit … je commence à perdre du liquide au goutte à goutte. Je préviens ton papa, on termine les valises tranquillement, en se doutant que le grand moment approche.
A minuit pile on arrive aux urgences, on est pris en charge immédiatement et envoyé à la maternité. Une gentille sage-femme m’examine, elle branche un monitoring, mais me laisse me promener dans la pièce, je n’arrive toujours pas à m’allonger, j’ai besoin de marcher encore et encore. Je suis à 3 cm. Les contractions sont bien présentes sur le monitoring et régulières (toutes les 4 minutes). Elle revient une demi-heure plus tard pour nous installer dans une chambre. Elle est très gentille avec moi, et elle a déjà lu mon projet de naissance et le trouve super ! Elle me propose un ballon dans la chambre, montre le lit pliant au papa, et nous laisse tranquille. Elle nous a montré où se trouve la sonnette en cas de besoin, et nous a dit qu’elle viendra faire un monitoring et un contrôle dans 2 h.
4 h… une énorme contraction me réveille en sursaut. A peine le temps de comprendre qu’une autre arrive. Je ne parviens plus à rester couchée et je pars dans le couloir. Les rampes fixées aux murs du couloir me permettent de me suspendre lors des contractions… je fais le couloir de long en large, je sais que la majorité des chambres sont prises et je me concentre sur la gestion de mes contractions pour ne pas les réveiller. Ça marche ! Je respire mieux et j’arrive à les gérer, mais j’ai vraiment très mal !
La sage-femme me trouve suspendue à une rampe vers 5 h, elle me propose de voir où j’en suis. Le monitoring montre des contractions hyper rapprochées et très fortes. J’ai de plus en plus de mal à gérer. Elle va prévenir sa collègue et réveil le papa. On part s’installer en salle d’accouchement. Je suis à 6 cm, mais ça continue à s intensifier. Elle reste à mes côtés, m’aide à gérer les contractions, en restant calme. Je ne tiens plus debout tant la douleur est forte, elle m’aide à me déshabiller et je me couche sur le coté. La poche des eaux se rompt à ce moment là. C’est encore pire. J’ai trop mal et perds pied, je ne contrôle plus rien et ne gère plus, je pleure et demande la péridurale. Elle ose « me gronder » gentiment et me rappelle qu’elle est là pour m’aider à tenir mon projet d’accouchement physiologique, elle croit en moi, elle me dit que j’en suis capable que je vais y arriver. Elle me tend un pan de tissus auquel je m’accroche et me pends à chaque contraction. Elle vérifie mon col. Il est 6h35, je suis à dilatation complète. Elle m’explique qu’elle va préparer son matériel tout en continuant à me guider pour que je gère au mieux. Elle me fait bouger les jambes et le bassin comme si j’étais sur le ballon pour aider bébé à descendre. A 6h45 sa garde touche à sa fin. La sage-femme de la journée arrive dans la salle d’accouchement, mais je ne veux pas que celle de la nuit parte. Elle s’est occupée de moi depuis mon arrivée et m’a prise sous son aile comme une maman pour que j y arrive. Elle me promet alors de rester jusqu’à la naissance de mon fils. Je me remets sur le côté c’est ainsi que je me sens le mieux. Je commence à pousser mais je n y arrive pas. Elle reprend son rôle de « maman qui gronde ». Elle me secoue un peu dans ses propos, elle veut que je me fâche…et ça marche. Je donne tout ce que j’ai. C’est tellement intense ! Je sens mon bébé arriver. Je ne sens plus les contractions je n’ai même plus mal mais j’ai un besoin viscéral de pousser. Il est 7h15, je pousse de toutes mes forces et je sens ta tête sortir… ton papa me soutient et je vois des larmes couler sur ses joues. Il est si fier !
On est le 19 octobre, il est 7h22. Les sages-femmes m’aident à te prendre dans les bras ! Je me remets sur le dos pour te prendre contre moi. J y suis arrivée ! Tu es né tout naturellement. Je suis envahie d’un raz de marée d’émotions et je pleure avec ton papa. La sage-femme de nuit me félicite et nous laisse avec sa collègue de jour. Elle a tenu promesse de rester et je lui en suis reconnaissante.
Tout n’est pas encore fini, on attend le placenta. A 8 h je n’ai plus aucune contraction et pas de placenta. La sage-femme m’explique que ça commence à faire long et qu’elle a besoin d un gynécologue. Il arrive vers 8h10, s’installe. Il me demande de mettre les pieds dans les étriers le temps de faire son travail. Cette partie-là a été beaucoup plus compliquée pour moi. Je t’avais contre moi et je voulais juste avoir la paix… mais il aura fallu une injection d’ocytocine + une perfusion et l’aide de la sage-femme et du gynéco pour que le placenta sorte enfin. J’ai eu plus mal pour ça que pour tout le reste. Une mini anesthésie locale et quelques points plus tard le gynéco nous laisse enfin. La sage-femme termine les soins et nettoie le sang et le liquide séché sur moi. Elle m aide à m’installer dans mon lit. On retourne dans la chambre tous les 3. Je te laisse faire et tu trouve mon sein tout seul comme un chef ! La sage-femme nous félicite et nous laisse profiter. On reste ainsi en peau à peau jusqu’à 11h, heure à laquelle je demande qu’on vienne faire tes premiers soin. On t’enlève le gros du sang séché, te pèse et te mesure. On t’habille et tu reviens dans les bras. Tu pèses 3kg970 pour 54cm ! Papa s’empresse de prévenir tes grands-parents, ton parrain et ta marraine. Il est aux anges. Je suis très fatiguée mais tellement contente de nous !
Aujourd’hui tu vas avoir 7 mois. Tu as déjà tellement changé ! J’ai toujours les larmes aux yeux en repensant à ces moments si intenses, si forts et si beaux. Si je devais le refaire je ne changerais rien ! Je ne remercierais jamais assez la super sage-femme qui m’a coachée comme une pro juste comme j’en avais besoin. Entre douceur et rigueur et avec passion et respect. Une coach qui m’a encadrée comme je le souhaitais et qui a suivi mon projet de naissance au mieux.
Laura.
Quel magnifique récit ! Merci Laura pour ce partage ❤
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