Me voilà, 28 ans depuis peu, premier bébé. Tout au long de cette grossesse j’avoue avoir du mal a réaliser. Nous faisons tous les préparatifs. Un peu tard d’ailleurs, pour certaines choses. Notre côté tranquilloubilou.
Le projet d’accoucher à la maison a été amené par mon homme dès le début. Osteo, une de ses collègues avait déjà eu cette expérience. Moi je ne me souvenais même pas que c’était possible. Du coup cela sonne comme une évidence au vu de notre mode de vie.
Dpa le 15novembre, symboliquement nous souhaitions une naissance le 11. Mais c’est le 7 au soir que je fissure la poche. Je sentais depuis 2-3jours que quelque chose se tramait dans mon corps alors que jusque là silence radio.
Après quelques inquiétudes avec cette fissure (pas du tout envie d’aller en mater!), je rompt franchement la poche a 1:45, après une petite heure de sommeil. Je vais chercher de quoi me protéger, je sais que ça peut mettre du temps, je veux me rendormir. Mais l’homme se réveille et me demande ce qui se passe : « rien rien j’ai juste rompu ». Le voilà qui se lève comme un diable et me dit « bah il fallait me réveiller, je vais préparer le rez de chaussée » (nous avons un spa à remplir et le canapé à déplier et ranger pour pouvoir descendre les affaires spécifiques car c’est un peu le bazar).
Bref il est a fond, moi je me dis que j’ai le temps.
Mais 20 minutes après, première contraction. 3 min après, deuxième contraction. Bon ben on va chronométrer la suite parce que ça a l’air déjà bien rapproché tout ça.
A ce moment, elles ne sont pas très longues et facilement contrôlables. Mais devant la régularité et le rapprochement nous appelons la sf rapidement (elle n’est pas à côté). Elle nous explique que ça peu se calmer, ça peut être une réponse au fait que la poche ait rompu. 1h après l’intensité et la durée augmente. Nous rappelons. Et elle nous explique qu’elle a fait une crise de colique néphrétique la veille, dans le doute, elle vient avec une collègue.
Entre temps, le spa rempli à moitié, la température montée (au feu de cheminée, la classe), les contractions deviennent difficiles à gérer. Niveau position, j’ai du mal à trouver. Je finis par me mettre à l’eau pendant que l’homme finit de remplir à la casserole et bouilloire car il n’y a plus d’eau dans le ballon.
Là ,j’arrive mieux à bouger. Quel bonheur, j’ai froid j’ai chaud, mais je bouge. Je gère mes douleurs. Je laisse sortir des « ohhhh » des « ahhhh » de plus en plus forts. J’ai l’impression que les contractions ne sont pas assez efficaces car je ne les sens que très en bas dans le ventre.
Les sf arrive deux heures après. La pauvre G. va direction les wc et n’en sortira que peu tellement elle se vide (réaction aux médicaments). Sa collègue M. que nous rencontrons pour la première fois sera présente à mes côtés tout au long du reste du travail.
Elle se présente, me demande mes impressions, m’observe, me dis que je gère très bien. L’homme aussi me dit cela (dans ma tête : ahah vous dites cela car pour être sympas et parce qu’il faut m’encourager). La sf souhaite que j’attende un peu avant de me proposer pour voir où j’en suis. J’ai un peu peur de ce qui va m’être dit. Il est 5:30, je pense. J’essaie d’être dans ma bulle, je n’y arrive pas trop mal, mais je ne ressens pas cette « connexion » à bébé. Plusieurs fois lorsqu’arrive une contraction je dit nononon et après sisisi souviens toi du sac à contractions chacune qui passe nous rapproche de bébé… je n’ai pas cette sensation de puissance ou de déconnexion totale que beaucoup décrivent.
J’accepte l’examen, elle me dit « ça avance super » (euh… mais ça veut dire quoi). Je finis par lui demander, elle me dit 5cm. J’espérais 7, c’est déjà bien…
Et là pour le coup je déconnecte vraiment, mes râles deviennent cris. Moi qui espérais rester sereine comme certaines femmes qui m’ont vraiment impressionnée en vidéo… Je fais même rire la SF en lui répondant a un moment : « mais je voulais pas crier…» tout le monde est hyper soutenant sans être intrusif.
Au bout d’un moment, je sens que j’ai plus de répit entre les contractions, cela m’inquiète je ne veux pas que ça ralentisse ! Qu’on en finisse. J’ai des poussées réflexes durant les contractions qui sont vraiment douloureuses. Nouveau TV, 8cm, reste un bourrelet de col sur le devant mais bébé est déjà bien descendu d’où les envies de pousser. Je sens que ça contracte fort, en bas, et ça me tire dans le bas du dos, ça pousse dans les fesses. « Je veux pas faire caca ! » tout le monde me rassure : si ça arrive, ce n’est pas grave.
Et au final, je crois qu’on oublie d’être pudique…
Je sors du spa, je crève de chaud. Je suis épuisée je rêve de m’allonger et de dormir. Bon ce ne sera pas pour tout de suite. Je m’allonge sur le côté. Horreur. Je n’arrive plus à bouger aussi facilement que dans l’eau. Arf. On m’aide à me relever rapidement pour me mettre à quatre pattes en appui sur le dossier du canapé. Je n’ai plus notion du temps. Les poussées sont plus fréquentes sur les contractions et toujours douloureuses : le col a beau être très souple il n’est pas complètement ouvert… la sf me laissant libre de suivre la poussée, je pousse.
Les contractions s’espacent. J’ai le temps de récupérer. J’ai moins mal. J’arrive a sentir la tête de bébé. Wahoo ça approche vraiment. Je ne réalise toujours pas, je vais être maman ?!
Je suis tellement étonnée de cette phase. Moins douloureuse, mais je n’ai plus de forces pour pousser. Du moins j’ai l’impression.
La descente dans le bassin et l’expulsion seront un peu plus longues que prévu. La sensation de descente puis de remontée entre les contractions me désespère. Je me sens inefficace. La première poussée sur la contraction est bonne mais les deux suivantes je les sens inefficaces… mais là encore je suis étonnée de ne pas plus souffrir.
Finalement la tête est là il faut la faire sortir. L’homme me propose de me suspendre à lui. Etre dans ses bras me redonne un regain d’énergie. Et finalement après 3 contractions bébé est là. Pas de cercle de feu, juste l’impression que ça ne veut pas glisser.
Note a moi même, la prochaine fois : prévoir plus de lubrifiant pour le passage de la tête.
Une fois la tête passée une dernière poussée pour les épaules (pfff trop facile après le passage de la tête)
L’homme pleur de joie. Nous sommes émus. Il est 9:29. Peau a peau immédiat.
La mise au seins sera rapide et le placenta (balèse) sortira en moins de 20min.
Périnée intact, une éraillure interne malgré un Bébé Elio de 4,2kg et 51cm (36 de PC). La physio c’est magique. Notre renard 🦊 est là. Nous sommes parents.
Léa.
(N’hésitez pas à aimer ma page Facebook pour suivre mes publications hebdomadaires; je suis également sur Instagram ;p )
Wah ! Quel magnifique témoignage ! L’accouchement à domicile, je trouve ça magique !
J’aimeJ’aime