
J’ai fait un choix différent pour mon accouchement. Après tant de réflexions personnelles, de lectures et de renseignements, j’ai choisi d’accoucher chez moi. Je vous explique les raisons de ce choix ici. Et avez-vous découvert mon récit d’accouchement ? Ce choix a été le plus important de ma vie car il a non seulement gravé cette expérience positive en moi pour le restant de mes jours, mais a aussi permis à la vie de ma fille de démarrer dans des conditions exceptionnelles : dans l’intimité, dans le calme et la douceur, dans le cocon familial. Mon accouchement a été extraordinaire, mais le post-partum également, car il a été lui aussi totalement physiologique et respecté.

Il est évident que chaque accouchement présente des avantages selon nos propres besoins et nos aspirations personnelles, mais ici je vous parle de ma propre expérience à la maison. Peut-être vous inspirera-telle ?
Voici tous les avantages de mon accouchement physiologique à la maison :
- La liberté que j’ai eu pendant mon accouchement s’est prolongée en post-partum : j’ai fait ce que je veux, quand je veux. C’est à dire pas grand chose ! Je n’ai pas été une seconde dérangée par des soignants, des gestes intrusifs, du bruit,… Mon bébé et moi étions bercées par une atmosphère et un rythme totalement physiologiques, c’est à dire dans un respect total de nos besoins de mammifères : cordon coupé quand il a cessé de battre, peau à peau constant, pas de dérangements,… Nous étions libres de toutes obligations ou contraintes.
- La bulle maman-bébé extraordinaire dès la naissance : entre intimité, douceur, lenteur, chaleur et confort absolu. Cette bulle…je m’en souviendrai toute ma vie…ce ressenti unique…animale…cette amour infini que j’ai ressenti pour ma toute petite…sans être pertubée une seule seconde par un tiers, sans avoir eu de gestes intrusifs…avec le sentiment de vivre l’expérience la plus vraie qui soit… Papa à nos côtés…transporté lui aussi par ces ressentis uniques et magiques. Ce fût exceptionnel. A l’accouchement, la mère reçoit le plus grand pic d’ocytocine de sa vie, c’est ce qui est à l’origine de ce « tomber amoureux » avec son bébé. C’est pour cela qu’une fois le bébé sorti du ventre, il est essentiel de laisser la maman avec son bébé en peau à peau, dans cette bulle, sans les perturber DU TOUT. Avec papa bien sûr 🙂 ! Malheureusement, avec la médicalisation, et les gestes intrusifs dans le contexte hospitalier, ce pic d’ocytocine peut parfois en être affecté, amoindri… Cela peut-être à l’origine de troubles de l’attachement, de dépression post-partum, de difficultés d’allaitement. C’est pour cela que le post-partum fait entièrement partie de la physiologie et les besoins de la mère et du bébé doivent être impérativement respectés, quand il n’y a pas de pathologies particulières évidemment.
- Etre dans SON lit ! Aaah le bonheur total de ne pas avoir eu à bouger : prendre la voiture pendant le travail (LE truc anti physiologie… Ou comment perturber le travail d’accouchement d’une femme et ses besoins…) ; passer des jours à la maternité alors que tu n’en ressens pas du tout le besoin ; reprendre la voiture pour rentrer… Personnellement, j’ai fait le travail chez moi : au lit, dans la douche, dans la baignoire, dans le jardin, dans la cuisine, dans le salon… dans du connu et du familier quoi ! Puis, quand ma bébé est sortie, je suis allée de suite dans mon lit douillet en cododo avec papa et bébé… le bonheur ! Notre chère sage-femme s’est alors éclipsée… et nous avons passé une nuit des plus douces et extraordinaire de ma vie. Bon, papa ronflait tranquillement de son côté du lit… pendant que moi, malgré deux nuits blanches de suite, je n’ai presque pas fermé l’œil de la nuit tellement je tombais littéralement amoureuse de mon bébé… je l’admirais… confortable dans notre lit familial… dans notre cocon… dans notre confort et dans l’intimité des plus totales… Nous prolongions cette fusion, sans n’avoir eu aucune interruption jusqu’au lendemain pour quelques soins (son petit nez était un peu pris).
- Le suivi sage-femme journalier. Quand on accouche à la maison (peut-être pas avec toutes les sage-femmes ?), nous avons un suivi à domicile une fois par jour minimum et voire plusieurs fois si besoin (nous n’en avons pas eu besoin) pendant 7 jours. Puis, nous la voyions une fois de façon hebdomadaire pendant un mois pour le suivi staturo-pondéral de bébé, pour l’allaitement et l’état personnel de maman si besoin. Ce suivi à la maison a été exceptionnel…notre sage femme si douce, si rassurante venait nous rendre visite pour peser bébé, la mesurer, nous apprendre quelques soins de base comme lui laver le nez. Mais surtout pour m’accompagner dans mon allaitement ! Dès sa première nuit, bébé a très bien pris le sein, mais j’ai dû apprendre quelques gestes et techniques pour que la prise du sein soit parfaite et efficace. J’ai eu un petit engorgement la première semaine, ma sage femme m’a alors bien aidée et soulagée. Elle a pris soin de moi quoi ! C’était formidable.
- Mon périnée est resté intact, ou presque ! Je n’ai pas eu de déchirure pendant l’accouchement. Grace à l’accouchement physiologique et naturel, le périnée est préservé puisqu’il a été respecté totalement selon les lois de la nature 😀 ! J’ai pourtant eu à pousser pendant un moment car bébé ne progressait plus dans sa descente et restait dans le bassin, mais ça n’a quand même pas abîmé mon utérus et mon périnée. J’ai donc eu peu de rééducation puisque j’arrivais bien à le contracter et à le sentir. Ma rééducation a été faite par une sage-femme différente que celle de l’accouchement. Celle-ci m’a confirmé voir des périnées comme le miens uniquement lors d’accouchements 100% physiologiques. Rarement donc malheureusement…
- Bébé n’a pas été atteint par des gestes intrusifs les jours après la naissance. Bébé a été pesé le jour de l’accouchement. Puis, ma sage femme a fait le minimum de soin à ma fille le lendemain de l’accouchement : comme le test de Guthrie, réécouter le cœur, mesurer bébé. J’ai aussi décidé quand laver mon bébé. Bon dans la plupart des maternités vous pouvez le décider à présent. Personnellement, nous avons choisi de laver notre fille à J+3, et uniquement à l’eau. Puis, après à peu prés une fois par semaine ( à l’eau jusqu’à ses 9 mois).
- Bébé était tellement calme, zen, sereine…grâce à ce cocon préservé autour d’elle. Nous avions choisi d’accepter un minimum de visites de la famille également.
- L’allaitement a été facile de suite : avec un réflexe de succion intact. Aucun problème d’allaitement car bébé n’a été pas atteint par quelconque acte médical pendant l’accouchement, comme la péridurale (oui le bébé peut recevoir du produit…), des forceps et compagnie. Bien-sûr que l’allaitement peut très bien démarrer quand on accouche de façon médicalisée, et heureusement ! Mais il y a un taux important de problèmes de mise en route de l’allaitement lors de médicalisations.
- Maman plus rapidement sur pied. Personnellement, ce n’était pas vraiment mon cas car je suis de nature très facilement fatiguée. Alors après trois nuits blanches et un accouchement naturel au milieu humm j’ai mis du temps à m’en remettre. Une grande partie de moi n’avait pas non plus envie de bouger. J’écoutais juste la nature en moi et en mon bébé… mon instinct… et il me disait de rester allongée/ assise avec bébé contre moi. J’ai fait ma première courte promenade au bout de 10 jours, tout en continuant à rester très tranquille et semi-allongée un maximum (sur mon canap quoi!). En fait, rester très tranquille pendant les premières semaines post-partum est directement lié à une meilleure récupération au niveau du périnée. Ça le préserve énormément et lui permet de se remettre de ce « choc » du passage de bébé. En plus, bébé a un besoin immense de cette bulle tranquille et calme lors de ses premières semaines. Il est important de respecter ce besoin du nouveau-né. Je vous recommande cet article d’une sage-femme au sujet du respect de ce temps de repos et de tranquillité en post-partum.
- Pas de douleurs dues à des pratiques médicales (péridurale, forceps, épisiotomie…). J’avais quand même un peu mal de ce passage du bébé dans mon bassin et périnée, ce n’était pas très agréable, mais bon normal en fait puisque quasi 4 kilos de bébé est passé par là !
- Et enfin et surtout le souvenir pour la vie de ce moment unique et puissant, le bonheur absolu, le sentiment d’avoir vécu une des uniques choses « vraies » et essentielles de la vie et du monde, le sentiment d’être connectée à toutes les femmes de l’univers et au travers des siècles qui ont donné la vie naturellement. A chaque anniversaire de mon bébé je me rappellerai ces moments gravés en moi. Ce sentiment unique que j’ai d’ailleurs revécu le jour de ses un an. Cette journée du mois d’août 2017 se répétera dans mon esprit et dans mon cœur pour la vie…
Violette.
J’ai dévoré ton article… Je partage ton envie de dévoiler l’AAD comme une solution envisageable (car beaucoup de couples ne l’envisagent même pas) !!! Les arguments que tu présentes vont m’être précieux 😉 merci !
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Je te souhaite de vivre la même chose 😀
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C’est cool, çà!!! Super
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Je viens de lire votre vécu avec beaucoup de joie en voyants à quel points votre accouchement vous a épanoui dans votre nouvelle vie de maman! Mais je tiens quand même par mon message à donner mon point de vue qui diffère du vôtre… étant sage femme je tiens à rappeler qu’un accouchement peut vite devenir très compliqué et vite dégénérer…
devant avoir mon premier enfant d’ici peut de temps et étant pourtant moi même sage femme je n’accoucherai certainement pas à la maison. Mon avis (toujours personnel et ne voulant en aucun cas critiquer le votre mais plutôt être ouvert pour informer au mieux chacune) est qu’il est possible de combiner vos envies d’etre dans une bulle en expliquant vos souhaits aux professionnels tout en ayant la sécurité de l’hôpital…
pour le vivre au quotidien dans mon métier un accouchement peut très bien se dérouler puis d’un seul coup devenir très compliqué C’est ça l’obstétrique! et c’est la que prends l’importance du forceps, de la ventouse, de l’épisiotomie, de la césarienne pour un bébé qui ne supporte plus la pression de l’accouchement ou la perfusion, les médicaments, les poches de sangs, le bloc opératoire pour une maman qui fait une hémorragie…
n’oubliez Pas mesdames qu’il y a de cela quelques années le taux de décès chez les bébés et les mamans était loin d’etre Les résultats que nous avons actuellement… et que le risque 0 n’existera jamais!
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Bonjour 🙂 Peut être votre point de vue est-il forgé par votre expérience hospitalière exclusive ? Les sage femmes en libéral spécialistes de l’accouchement physiologique n’ont pas ce regard là 🙂 ! La mienne par exemple, a trente ans d’expérience dans l’accouchement naturel et physiologique et à domicile ! Des centaines de naissance donc, et jamais eu aucun problème 🙂 , jamais de décès, jamais de pathologies particulières chez bébé ou maman puisque celles-ci peuvent se prédire et au moindre signe la mère est transférée à l’hôpital ! Le contexte à la maison participe 100% au bon déroulement de l’accouchement physiologique. Malheureusement le contexte hospitalier est source de stress chez les mères, ce qui casse toute la physiologie…(car celle ci vous le savez se trouve aussi dans le cerveau par la libération des hormones propices à l’accouchement). Puis la physiologie est cassée par les pratiques diverses (position couchée, ocytocine de synthèse, péri…) et causent alors toutes les pathologies de l’accouchement dont la souffrance fœtale… le risque plus élevé d’hémorragie, etc etc. Quand le processus physiologique de la naissance est respecté à 100% , quand les besoins de la mère qui accouche sont respectés à 100%, la chance que cela tourne mal est quasi nulle. Avez-vous lu le livre La naissance naturelle d’Ina May Gaskin ? Il y a des chiffres… qui sont similaire à ceux de ma propre sage femme qui n’a jamais rencontré de souci de toute sa carrière ! Elle sélectionne bien sûr très bien les patientes, les couples pour faire un aad ! Pas tout le monde n’a l’esprit pour… elle sait les reconnaître ! A la moindre pathologie, évidemment l’aad est annulé également. Ainsi, l’ hôpital et son obsession du risque 0 fait qu’il y a recours à de multiples actes qui n’auraient pas été nécessaires dans un contexte physiologique…(césa à gogo notamment)
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