Si un projet me tenait à cœur depuis le début de ma grossesse, c’était bien celui-ci: accoucher sans péridurale. Au fond de mes tripes, je m’en sentais capable, ignorant pourtant tout de la douleur qui m’attendait. Autour de moi, ce projet n’était pas forcément pris au sérieux, ce qui a eu la vertu de me conforter encore plus dans mon choix. Je me suis préparée à cet accouchement de deux manières: j’ai pris de la tisane de feuilles de framboisier à partir de 37 SA à raison d’une tasse par jour puis j’ai augmenté la dose à 39 SA à trois tasses. Les feuilles de framboisier sont connues pour rendre les contractions plus efficaces et ainsi accélérer l’ouverture du col. En effet, ça a été terriblement efficace sur moi…
Ma fille était prévue pour le 10 janvier 2017. Le 28 décembre, on me fait passer un monitoring de simple contrôle, il ne détecte qu’une activité contractile normale pour mon stade. Je rentre chez moi en me préparant à passer le réveillon du nouvel an toujours enceinte. Le lendemain, à 15h, alors que je fais un peu de ménage, je sens une contraction douloureuse. Vaguement douloureuse, rien de suffisant pour m’alarmer. Je continue mon bonhomme de chemin et 7 minutes plus tard, rebelote. Je me pose sur mon ballon de grossesse avec un livre et attends que ça passe. Sauf que ça ne passe pas, je contracte toutes les 6-7 minutes. Ayant lu partout que pour un 1er accouchement, les contractions sont d’abord très espacées et mettent du temps à se rapprocher, je crois dur comme fer à un faux travail. Après une bonne heure à ce rythme, je prends deux Spa*fons espérant faire cesser ce faux travail. Après une demi-heure, je constate que ça continue. Certaines contractions sont un peu plus douloureuses que d’autres mais rien d’insupportable (il faut dire que j’ai des règles très douloureuses, cela habitue). Vers 17h, je décide de prendre un bain, cela fait maintenant deux heures que je contracte toutes les 6-7 minutes mais je suis toujours fermement convaincue que ce n’est pas le vrai travail, je n’ai pas assez mal! Dans le bain, je me sens bien, l’eau atténue la douleur. Mon homme m’installe une horloge pour que je voie l’espacement des contractions, elles se rapprochent: toutes les 5 minutes. Quand le bain refroidit, j’en sors et c’est là que tout accélère. La douleur, fulgurante, me prend par surprise. Mon homme comprend qu’en réalité, c’est la bonne! Il m’aide à m’habiller tant bien que mal, je n’en suis pas vraiment capable, cette douleur m’a surprise et j’ai du mal à passer par-dessus. Il m’aide à monter à l’arrière de la voiture car je suis incapable de rester assise. Nous avons 40 minutes de route pour rejoindre la maternité et je sens une vague envie de pousser qui me terrorise: il manquerait plus que j’accouche en route! Mon homme roule comme un forcené, moi je me tiens où je peux et respire comme je le peux, je suis submergée. On arrive à la maternité, ouf, bébé n’est pas encore là! Dans ma tête, je me reproche d’avoir cru que je pouvais accoucher sans péri et prie le Dieu de la Péridurale de vite me soulager. Après 3h 30 de travail, je n’en suis qu’au début, je ne me fais aucune illusion! La sage-femme contrôle mon col, elle est stupéfaite: je suis dilatée à 8. Je comprends que pour la péri, c’est cuit, que le plus dur est à priori fait, que j’en suis à la dernière ligne droite. On m’emmène en salle de travail en fauteuil, je suis incapable de marcher. Le temps qu’on me déshabille et m’aide à monter sur la table, je suis à 10! Très peu de temps après (moins de 5 minutes), je suis prise d’une envie terrible de pousser, alors que rien n’est installé! Je demande à ce qu’on remonte les barrières du lit où je suis et m’y accroche afin de pousser. Le coeur de ma fille faiblit, on me dit que c’est aussi trop violent pour elle, il faut que je continue comme ça, qu’elle sorte vite. Je pousse pendant peu de temps, 5 ou 10 minutes, je n’en sais trop rien. Ce que je sais, c’est qu’on est arrivés à la maternité à 19h et que ma fille est née à 19h23! Une petite puce de 47 cm pour 3 kg tout pile, très calme mais en bonne santé.
Sur le coup, j’ai été sidérée. Quatre heures plus tôt, je faisais mon ménage et là, j’étais avec mon nouveau-né dans les bras! Ça y était, après 28 longs mois d’attente, j’étais mère. Il m’a fallu plusieurs jours pour vraiment réaliser. Avec le recul, cependant, je reconnais avoir eu un accouchement de rêve et signe de suite pour avoir le même si un jour nous avons un second miracle !
Carolina
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